Plan BIEN-ÊTRE ANIMAL du gouvernement :
Ce matin, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Didier Guillaume a dévoilé son plan pour l’amélioration du bien-être animal.
Selon ses propos, « des annonces comme jamais il n’y en a eues vont être faites dans les semaines qui viennent ».
La montagne a accouché d’une souris.
Défense de l’Animal, porte-parole de 270 associations et refuges indépendants, déplore l’annonce de mesures qui ne répondent pas aux attentes des Français et sont très éloignées de la réalité du terrain.
Le ministre veut notamment responsabiliser les propriétaires d’animaux et lutter contre les abandons. Il souhaite instaurer une amende de 135 € pour les propriétaires de chats non identifiés, à l’instar de ce qui existe pour les chiens.
L’application de cette sanction paraît largement illusoire sachant que des dizaines de milliers de chats sans identification sont pris en charge au sein des refuges indépendants sans possibilité de retrouver leurs propriétaires .
En revanche, aucune disposition n’est annoncée quant à l’obligation de la stérilisation des chats qui serait pourtant la solution la plus évidente afin de lutter contre les abandons et la souffrance animale.
Par ailleurs, le ministre prétend vouloir lutter contre les achats impulsifs d’animaux : « On n’achète pas un animal comme on achète une glace ! », dit-il. Mais aucune mesure concrète n’est annoncée pour interdire la vente des animaux en animalerie et les achats sur internet.
Ces animaux finissent pourtant dans les boxes au sein de nos refuges. Car même lorsque la vente est réalisée par des professionnels, le futur propriétaire n’est pas accompagné dans sa réflexion préalable à une telle acquisition.
Quant à l’interdiction de la vente d’animaux dans les véhicules, largement anecdotique et aisément contournable, elle est insuffisante pour lutter contre l’achat irresponsable.
Grosse déception : la question de la maltraitance animale n’est même pas évoquée alors même que Défense de l’Animal a fait part de ses propositions au ministre dans le cadre de sa campagne actuelle : www.defendonslesanimaux.fr.
Pour les animaux d’élevage, l’interdiction du broyage des poussins et de la castration à vif des porcelets serait prévue à partir de fin 2021. Dont acte, le rendez-vous est pris. Il y a urgence à agir : en France, un poussin est broyé chaque seconde !
Ce plan affiche l’ambition d’une meilleure information des consommateurs avec la mise en place d’un étiquetage européen sur le bien-être animal. Pour participer aux discussions au sein du groupe de travail « expérimentation d’un étiquetage et des modes d’élevage », issu de la loi Egalim, Défense de l’Animal sera vigilante à la mise en œuvre de ce dispositif, compte tenu de la prévalence systématiquement accordée aux filières.
Sans surprise, compte tenu des positions antérieurement prises par le ministre, aucune mesure n’est annoncée concernant l’abattage sans étourdissement préalable.
Alors qu’il était question « d’annonces comme jamais il n’y en a eues », ce prétendu plan, sans véritable ambition, n’aura aucun effet d’ampleur quant à l’amélioration du bien-être animal.