Procès de l’abattoir de Mauléon à Pau :

31/10/18 : Le tribunal correctionnel de Pau a rendu son verdict le lundi 29 octobre. L’ancien directeur de l’abattoir a été condamné à six mois de prison avec sursis et 200€ d’amende.
L’abattoir, jugé en tant que personne morale, a été condamné à 10.000 € d’amende. Les quatre employés, sont condamnés à des amendes de 80 à 520 € pour maltraitance “sans nécessité”.
La Confédération Nationale Défense de l’Animal déplore le manque de sévérité du jugement. La souffrance et la maltraitance des animaux d’abattoirs ont été une fois de plus peu reconnues mais malgré tout au centre du débat.

 
Les faits remontent à mars 2016. Une fois encore, l’association L214 avait rendu publiques des méthodes d’abattage barbares pratiquées dans l’abattoir certifié Bio de Mauléon-Licharre à Pau.
Les images dévoilées, d’une grande violence, présentaient des actes de maltraitance et de cruauté sur des agneaux de lait, des veaux et des bovins : Les animaux sont frappés au crochet, écartelés vivants, étourdis à plusieurs reprises, saignés tardivement ou égorgés en pleine conscience… Au delà des souffrances infligées aux animaux, cette vidéo révèle de nombreuses infractions à la réglementation.
Deux jours de procès
Le procès des mauvais traitements infligés à ces animaux s’ouvre ce lundi 17 septembre et pour deux jours au Tribunal de Grande Instance à Pau. Pour information, le tribunal de Pau rendra sa décision le lundi 29 octobre.
Il met en cause la responsabilité pénale de l’établissement, de son ancien directeur et de quatre de ses salariés qui sont jugés pour “mauvais traitements infligés sans nécessité à un animal domestique”. L’ancien directeur du site est également poursuivi pour “tromperie sur la nature de la marchandise et installations non conformes”.
Un système violent
La Confédération Nationale, s’est constituée partie civile dans cette affaire, aux côtés de L214 qui dénonce un système violent où de grandes souffrances sont infligées aux animaux d’abattoirs.
Ce n’est malheureusement pas la première fois que des vidéos présentent les dérives d’un établissement d’abattage en France : Vigan, Alès,… Avec ou sans label, les souffrances sont les mêmes.
Cette situation inacceptable et bien réelle, est connue de l’État puisqu’un audit, ordonné par Stéphane Le Foll, alors Ministre de l’Agriculture, avait révélé que 80 % des chaînes d’abattage présentent des non-conformités. Une commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie avait également été créée en 2016 au sein de l’Assemblée nationale.
Pourtant, à ce jour, aucune mesure concrète n’a été mise en place pour remédier à ces graves manquements et ces faits honteux. Plus de 30 millions d’animaux sont abattus chaque jour en France dans des conditions indignes.

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