Une brigade spécialisée contre la maltraitance animale annoncée par le ministre de l’Intérieur
Face à l’augmentation des actes de maltraitance animale en France, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a décidé de mettre en place une équipe de quinze policiers et gendarmes spécialisés qui lutteront spécifiquement contre ce fléau dénoncé par Défense de l’Animal et ses associations membres.
La maltraitance animale encore et toujours en hausse !
Selon une étude du ministère de l’Intérieur publiée en octobre 2022*, les actes de maltraitance ont augmenté de 30 % entre 2016 et 2021, avec une hausse constante d’environ 5 % par an*. Au total, 12 000 infractions visant des animaux domestiques, apprivoisés ou tenus en captivité ont été enregistrées en 2021 par les services de police et de gendarmerie nationales. 46 % des animaux victimes de maltraitance sont des chiens et 24 % sont des chats.
Selon cette même étude, les animaux sont principalement victimes de violences physiques dans 38 % des cas, de mauvaises conditions de détention dans 12 % des cas et d’abandons (8 %). Les chats sont majoritairement victimes de violences physiques (dans un cas sur deux) et les chiens sont victimes de mauvaises conditions de vie dans les 3/4 des cas recensés. Concernant les équidés et bovidés, ils seraient davantage victimes de maltraitance dans les communes de moins de 20 000 habitants, que dans celles de plus de 20 000 habitants.
Parmi ces infractions, 35 % correspondent à des mauvais traitements, 34 % à des sévices graves, 14 % à des atteintes involontaires à la vie et à l’intégrité de l’animal et 5 % à des abandons.*
Enquête statistiques / Analyse : les atteintes envers les animaux domestiques enregistrées par la police et la gendarmerie depuis 2016
Une augmentation des cas de maltraitance constatée, vécue et dénoncée au quotidien par nos associations membres, en première ligne face à ce fléau et pour lesquelles elles sont mobilisées, avec leurs équipes, pour enquêter, porter secours aux animaux en souffrance et faire condamner les tortionnaires.
Une brigade spécialisée dédiée à la lutte contre la maltraitance animale
Face à ce constat alarmant, le ministre Gérald Darmanin a décidé de créer une brigade spécialisée dès janvier 2023, composée de 15 policiers et gendarmes, rattachés à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP).
- Leurs missions ? Enquêter sur les actes de cruauté, de maltraitance, les sévices graves ou encore les mauvais traitements commis sur les animaux domestiques, apprivoisés ou tenus en captivité.
En parallèle, Défense de l’Animal appelle à un durcissement des peines
Si la création de cette brigade est une décision que Défense de l’Animal salue, la lutte contre la maltraitance animale doit aller de paire avec un durcissement des peines prononcées par les tribunaux.
L’aggravation des peines, portée par Défense de l’Animal dans le cadre de sa campagne dites #StopMaltraitance et votée dans le cadre de la loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes n’est malheureusement pas (encore) suffisamment appliquée aux vues des peines bien trop clémentes prononcées ces derniers mois.
L’affaire de Kongeur, un chiot frappé à coups de pioche par son maître en est l’exemple même. Retrouvé ensanglanté et le crâne enfoncé, l’animal a bien failli ne pas survivre. Le propriétaire de Kongeur a écopé de seulement quatre mois de prison avec sursis et une interdiction de détenir un animal pendant cinq ans, alors qu’il encourait trois ans de prison et 45 000 € d’amende.
Même si la création de cette brigade spécialisée dans la lutte contre la maltraitance va dans le bon sens, Défense de l’Animal souhaite le durcissement effectif des peines encourues par les tortionnaires d’animaux ainsi que le raccourcissement des procédures judiciaires. Rappelons que de nombreux mois voire de nombreuses années peuvent s’écouler entre la saisie de l’animal maltraité et le jugement de son bourreau. Son adoption définitive au sein d’une nouvelle famille peut donc être très largement retardée et compromise.
Des refuges submergés
Au sein du réseau Défense de l’Animal, la maltraitance animale est malheureusement monnaie courante. Les saisies s’enchaînent mais ne se ressemblent pas.
J’ai l’impression de passer mon temps au commissariat pour déposer plainte. On constate une augmentation des cas de maltraitance, nous avons récupéré deux chats avec les deux pattes avant cassées. C’est à se demander si les gens ne sont pas devenus fous !
Sara Gourden, présidente de la SPA de Lorient (56)
Face à l’augmentation des cas de maltraitance et à l’approche d’un hiver qui risque de mettre nos associations membres en grande difficulté, les refuges ont besoin de votre soutien !
Dites stop maltraitance
Face à la maltraitance contre laquelle nos associations membres luttent, ensemble, et grâce à vous, nous pouvons faire front !
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